MATINALE DU DEVELOPPEMENT – Se mettre en réseau… Et si c’était une question de posture ?

Vous avez remarqué ? Quand vous donnez votre carte de visite, vous avez de fortes chances de recevoir celle de votre interlocuteur en retour. En revanche, si vous la demandez d’emblée, c’est parfois plus compliqué… Cette scène banale dans le monde professionnel illustre à merveille le principe du « donner-recevoir ». Les neurosciences l’ont démontré : entrer en relation avec les autres est dans notre ADN et nous sommes tous capables de susciter la confiance. Démonstration ! 

Le réseau, cet ami qui vous veut du bien

« Travailler ensemble », « réagir collectivement » : voici quelques-unes des attentes des participants à leur arrivée à notre dernière Matinale du Développement. A l’image de ce qu’évoque le terme même de « mise en réseau » – entrelacement de flèches et de liens -, nous aurions pu partir dans bien des directions… Plutôt que la meilleure façon de multiplier les contacts sur LinkedIn, nous avons fait le choix de considérer ces réseaux existants, mais cachés ou trop peu exploités, le réseau interne à l’entreprise par exemple, partant de la croyance que « tout est dans le don » et que le réseau est par nature aidant.

Que disent les neurosciences sur le don et la confiance ?

A gauche l’organigramme d’une grande entreprise, à droite son réseau informel… Cette cartographie est révélatrice de la façon dont les liens se tissent dans l’entreprise. Prenons l’exemple de Cole : plutôt situé au bas de l’échelle dans l’organigramme, il est pourtant au centre d’un vaste réseau relationnel. En effet, ce n’est pas forcément la position d’autorité qui confère la capacité à faire réseau. Cela peut être l’ancienneté, ou encore une certaine expertise (informatique), bref, tout ce qui place naturellement la personne dans la posture de rendre service ou de contribuer au travail des autres.

Les effets de la confiance sur l’engagement des collaborateurs ont largement été démontrés par les neurosciences. La recherche de Paul J. Zak, Professeur de l’Université de Pennsylvanie porte sur une expérience selon laquelle des comportements de managers basés sur le don et la confiance facilitent le travail en équipe par un effet de cercle vertueux, car ils stimulent en chacun la production d’ocytocine, hormone de l’attachement et du lien.

Cela rejoint les travaux du psychologue américain Daniel Goleman qui dit que nous sommes connectés aux autres d’un point de vue biologique via nos « neurones miroirs ». Comme le petit enfant qui apprend par mimétisme sans même s’en rendre compte, nous arrivons à déchiffrer les intentions et les émotions de l’autre face à nous, donc à entrer dans son réseau.

Comment faire d’une demande, un don ?

Pour comprendre concrètement l’écosystème du donner-recevoir (donner, pour recevoir et pouvoir encore redonner), nous avons proposé aux participants un atelier en co-développement. Chacun devait formuler en 2 mn une demande réseau : je cherche une information, j’ai besoin de lever des fonds, etc. L’idée étant de s’impliquer personnellement dans sa demande, en expliquant pourquoi telle réalisation ou projet nous tient à cœur. Toujours sur le mode du don, les autres devaient ensuite faire des propositions sur des post-it : une idée, un contact, une référence d’article à lire, un feedback… Réaction unanime au moment de la collecte des post-it : faire appel au réseau, c’est tout simple et quelle générosité en retour !

L’authenticité, le « sésame ouvre-toi » du réseau

Pour autant la démarche n’a rien d’une baguette magique et, pour que cela fonctionne, il faut être prêt à recevoir autant qu’à donner. Ainsi certains n’acceptent pas les compliments, d’autres manquent d’estime d’eux-mêmes, à l’image de cette participante qui avait le sentiment de ne pas mériter tout ce que le réseau lui avait apporté dans cet exercice pratique. En effet, la capacité à recevoir dépend en partie de l’estime qu’on a de soi : si je crois en ma valeur, je n’ai aucun problème à aller chercher de l’aide, car il y aura toujours une dimension d’échange. D’autres encore se freinent en partant du principe qu’être fort consiste à se débrouiller seul et demander de l’aide revient à avouer sa faiblesse.

Dans ces conditions, quelle est la « bonne posture » pour se mettre en réseau ?

Corinne Ley-Charles : « Ne rien attendre a priori en retour du réseau, mais avoir la croyance que les gens ont de bonnes intentions. Entrer dans la relation en mettant de côté ses jugements et surtout oser se dévoiler : cela permet d’avoir beaucoup plus de puissance dans son discours, donc plus de facilité à susciter un retour. »

Nos conseils de lecture pour aller plus loin

L’élément humain, Will Schutz
Le manager intuitif, Meryem Le Saget
Cultiver l’intelligence relationnelle, Daniel Goleman

Notez dans votre agenda la date de notre prochaine Matinale du Développement sur le thème des métaphores : le jeudi 26 septembre dans un lieu « hors les murs » que nous communiquerons prochainement. Contact : matinaledudeveloppement@googlegroups.com

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