MATINALE DU DEVELOPPEMENT – La systémique, une des clés pour concilier action individuelle et vision globale

Par Corinne Ley-Charles et Dominique Soum-Vergez

Une Matinale du développement en mode webinaire ? Une évidence en cette période de crise sanitaire ! Et pourtant, c’est bien avant le confinement que nous avions décidé de tester une nouvelle façon de réunir dirigeants, managers et coachs confrontés à des enjeux de transformation. Retour sur cette première matinale « à distance »…

Médias et experts nous servent l’expression depuis 3 mois : le « monde d’après » – entendez celui de l’après-Covid 19 – ne pourra en aucun cas nous promettre exactement la vie d’avant et de nombreuses remises en question politiques, économiques et sociétales s’imposent. Ça tombe bien : à notre échelle de coachs professionnelles, nous n’avons pas attendu cette crise pour adopter un nouveau regard sur nos organisations.

C’est donc à distance que nous avons invité, le 28 mai, nos participants à s’interroger sur le thème du changement. Nous avions aussi en tête cette question récurrente : « Comment mariez-vous coaching individuel et collectif dans le cadre d’un programme pour une organisation ? » La réponse tient en un seul mot : systémique ! Ou comment traiter des problématiques individuelles dans un contexte global.

Chacun chez soi, mais encore plus à l’écoute !

Vous souhaitez allier coaching individuel, d’équipe et des organisations ? Vous cherchez un levier efficace pour conduire un changement à plusieurs niveaux ? En plus de faire en partie écho à l’actualité, ces questions avaient piqué la curiosité de nos « Matinaliers »…

La visioconférence en elle-même n’a pas changé grand-chose à notre approche, hormis l’instauration de nouveaux « codes » pour participer (pouce levé et/ou utilisation du chat pour acquiescer) et le rappel essentiel de quelques « règles du jeu », en particulier l’écoute active. Une fois ce cadre posé, chacun a joué le jeu et le « bâton de parole » s’est transmis de manière virtuelle en toute simplicité…

A la recherche de l’« équilibre dynamique »

Tout système vivant est capable d’autorégulation : face à un changement, il cherche spontanément à maintenir la stabilité, nécessaire à sa survie. Tel est le principe de l’homéostasie, que nous avons illustrée avec l’exemple de la température corporelle. Et, de la même façon que le corps humain est câblé pour maintenir sa température à 37,2°, dans une équipe ou une organisation, l’interaction spontanée entre les éléments permet au système d’exister et d’avancer.

A l’image du phénomène de l’homéostasie toujours, le changement est indissociable du non-changement. Soit les deux pieds d’un tabouret, garants de son équilibre : d’un côté le pôle conservateur (stabilité, sécurité, protection) et de l’autre le pôle évolutif (progrès, renouvellement, croissance). A l’observation des comportements humains, on retrouve ces deux tendances : d’un côté ceux qui sont dans la planification et l’anticipation, de l’autre ceux qui sont plutôt dans l’ouverture et l’inattendu. Pour aller vers la nouveauté, les premiers bâtissent brique à brique en se servant de l’expérience passée, tandis que les seconds préfèrent le grand bond dans l’inconnu. Or, notre conviction est qu’il faut avoir les deux pieds du tabouret bien en place pour construire un changement solide et durable !

Le changement… c’est comment ?

Schématiquement, on associe le niveau 0 de l’apprentissage à l’instinct de survie (exemple : l’impulsion qui nous fait retirer la main d’une flamme). Le niveau 1, c’est le réflexe pavlovien, tout ce qu’on a appris par conditionnement. Au niveau 2, on est capable d’opérer un transfert de connaissance : de mettre ce que l’on sait au service d’un nouvel apprentissage. En revanche, atteindre le niveau 3, celui qui nous intéresse ici, c’est admettre qu’on ne peut plus se contenter de reproduire ou transposer ! Ainsi le manager qui ne doit pas avoir la même approche avec chaque membre de son équipe car ce qui fonctionne avec l’un sera inopérant avec l’autre. Faire changer un système dans le respect de chacun de ses acteurs nécessite de savoir passer à ce niveau supérieur d’apprentissage.

Vu à travers le prisme de la systémique, il y a deux types de changement. Le type 1 se résume à des ajustements pour maintenir un système existant. Alors qu’avec le type 2, on adopte un nouveau paradigme qui nous fait basculer dans un tout autre système.

Dès lors, dans un accompagnement systémique, le coach portera une attention particulière à :

  • L’écoute et l’observation de l’environnement du coaché : quelle est l’histoire antérieure du système ? Le rôle et l’influence de chacun de ses éléments ?
  • L’état d’esprit du coaché en phase avec son intériorité : tolérance vis-à-vis de soi et des autres, dialogue intérieur, capacité à « lâcher prise »…
  • L’espace pour révéler le système à lui-même et grandir ensemble : à l’exclusion de tout jugement vis-à-vis des individus, la relation est considérée comme une entité à part entière.

« Pour obtenir le changement, il faut accepter qu’il y aura toujours une résistance, une force contraire au mouvement, afin que l’équilibre soit maintenu. »

« Dans le monde de l’entreprise, entretenir un équilibre dynamique implique d’avoir une bonne connaissance de soi et des talents qui sont dans son équipe. »

Après cette première expérience réussie, qui a permis de réunir davantage de participants avec moins de contraintes pour tous, l’aventure des Matinale du Développement devrait se poursuivre en version webinaire en 2020. Rendez-vous à la rentrée pour une prochaine rencontre qui vous invite à vivre et revivre le coaching autrement ! En attendant, réagissez à cet article en commentaire ou en nous écrivant à matinaledudeveloppement@googlegroups.com


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